Une petite forêt au cœur du Moot

La famille « grouik », appelons là comme ça
sachant que les familles de cochons sauvages ne portent pas de nom, se
promenait tranquillement en quête de nourriture.
Précision importante, cette famille était bien formée de cochons
sauvages et non pas de sangliers…traitez les de sangliers et vous risquez de
les froisser fortement. Effectivement, les cochons sauvages ressemblent trait
pour trait aux cochons d’élevage, mais une forte envie de liberté, ou tout
simplement un manque cruel d’orientation qui les perdit dans la forêt, fit que
ces cochons se retrouvèrent livrés à eux-mêmes.Bref, nous ne sommes pas là pour
discuter zoologie mais je pensais qu’il fallait le préciser, c’est chose faîte.
Donc, toute cette petite famille, d’une dizaine d’âmes, pour
peu que les cochons aient une âme, gambadait tranquillement à la recherche de
quelque chose à se mettre dans le groin.
Alors que le mâle dominant, le plus gros, commençait à
déterrer des racines, une truie entendit de petits cris bien étranges non loin
de là.
N’écoutant que son courage, ou du moins sa curiosité, elle
se dirigea vers les petits cris stridents.
La scène qu’elle vit alors fut des plus étranges, deux
humains, apparemment un mâle et une femelle, étaient en train de discuter un
langage incompréhensible, pour un cochon, et déposèrent à même le sol un de
leur petit avant de partir.
La truie compris alors, dans un éclat de génie cochonesque,
que les humains venaient d’abandonner leur petit.
Elle attendit alors quelques longues minutes avant de se
décider à aller jeter un coup d’œil à cet enfant. Elle s’approcha enfin pour
découvrir une petite fille, de quelques jours seulement, emmitouflée dans des
linges sals, et qui pleurait à chaudes larmes. En voyant ce petit être, la truie
fut tiraillée entre la dévorer et la prendre sous son aile…enfin sa patte.
Dans un élan de générosité et surtout parce qu’elle avait
déjà mangé, elle récupéra la petite dans sa gueule et l’amena au reste du
groupe.
Les autres cochons virent alors la truie se radiner avec un
petit d’homme dans la gueule..mais aucun d’entre eux ne réagit…après tout la
truie faisait bien ce qu’elle voulait, ils étaient en démocratie et depuis bien
longtemps les truies avaient les mêmes droits que les cochons, même le droit de
vote…enfin bon bref.
La truie décida de nourrir cette enfant, de l’élever, et
d’en faire la plus belle truie de toute la région…les années passèrent, et la
petite humaine, par miracle ou par chance, survécut aux affres des saisons et à
la dure loi de la nature. Elle compris assez vite, vers l’âge de 5 ans, qu’elle
pouvait marcher debout, sur ses deux jambes, ce qui lui donné un air supérieur…enfin
c’est ce qu’elle aimait à penser.
Elle passa beaucoup de temps aussi avec les cochons, les
mâles, pour se battre et apprendre le porcjitsu, un art de combat légendaire
connu des seuls cochons…sauvages.
A l’aube de son 6^e anniversaire, une nuit, sans
lune, enfin si il y en avait une mais caché derrière les nuages…bon j’en était
ou moi…oui donc, durant cette nuit là un terrible hurlement se fit entendre.
Des loups, mon dieu des loups..les cochons paniqués courraient partout,
n’importe ou, complètement affolés. Les loups attaquèrent alors,
tranquillement, se disant qu’ils avaient trouvé là un chouette banquet et
qu’ils allaient pouvoir sans trop de soucis se remplir la panse. Alors qu’ils
commençaient à éventrer les cochons, les uns après les autres, la petite
humaine elle aussi terrifiée, essaya de se cacher dans la forêt. Elle trouva
une cachette exemplaire, elle se cacha derrière un arbre, et pris d’une
curiosité malsaine regarda le massacre…elle n’espérait qu’un seule chose, que
sa maman truie s’en sorte sans égratignure.
Alors qu’elle pensait à sa mère nourricière, la petite la
vit justement à quelques mètre de sa cachette…elle courut alors retrouver sa
truie de mère. Arrivée à côté d’elle elle remarqua de suite que sa moman ne
bougeait plus du tout, elle lui cria alors des « grouik grouik » d’inquiétude,
mais toujours aucune réaction. La petite prit alors la tête de sa mère dans ses
bras, espérant une réaction de vie de sa part, la serra fort dans ses petits
bras…avant de sa rendre compte qu’il n’y avait plus que la tête sanguinolente
et que le reste du cochon n’était plus là.
Ce qui ce passa ensuite fut terrible et non moins étrange,
la petite humaine cassa une grosse branche et se précipita en hurlant des
« grouikkkk » sur les loups quelques peu interloqués. Un
terrible combat s’en suivit, malheureusement pour les canidés la petite, pris
d’une folie meurtrière, ne leur laissa aucun opportunité de riposter. Elle
porta des coups d’une telle vitesse et d’une telle violence que les loups
furent mis en fuite, après qu’elle en ai abattus trois.

Cette nuit on pu alors voir une forme humaine, trônant sur
un monceau de cadavres de porcs et de loups, se redressant et se courbant vers
la lune (cachée derrière les nuages si vous avez tout suivi), et hurlant un cri
horrible à vous glacer la sang… « GROUIIIIIIKKKKKKKKKKKKK »





A suivre…